A la veille des voeux de la presse, mercredi 4 janvier, Jacques Chirac a annoncé que la Constitution de 1958 allait être révisée, pour y inscrire officiellement l'abolition de la peine de mort, votée en 1981. " Une telle révision (...) consacrera l'engagement de la France. Elle témoignera de notre attachement aux valeurs de la dignité humaine", a-t-il déclaré en répondant, mardi, aux voeux du Conseil constitutionnel. La Constitution sera probablement modifiée par le Congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis à Versailles).
L'ancien garde des Sceaux et ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter, artisan de l'abolition, a qualifié cette annonce de " pas essentielle, symboliquement importante". Le Parti socialiste s'est réjoui de voir consacrer l'une des premières décisions de François Mitterrand. François Rebsamen doute cependant que cette promesse soit tenue. " Il faut qu'il fasse vite", a souligné le numéro deux du PS.
En répondant aux voeux du président de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique et social, le chef de l'Etat a par ailleurs souhaité que la parité hommes femmes, une loi votée sous Lionel Jospin en 2000, soit instaurée dans les exécutifs des conseils régionaux et des communes de plus de 3 500 habitants. M. Chirac a émis le voeu que les sanctions financières contre les partis qui ne respectent pas la parité soient " considérablement renforcées".
Le président, qui s'était effacé pendant quelques mois devant Dominique de Villepin, semble décidé à profiter au mieux de cette période de voeux : il ne laisse pas passer une journée sans annonce. Après dix années de relations houleuses avec la presse, il inaugure, mercredi, une nouvelle formule : les journalistes sont conviés au début du marathon des voeux et auront droit à un vrai discours politique de M. Chirac. "C'est très différent des autres années. Le président souhaite que les échéances futures se passent dans les meilleures conditions. Il veut expliquer pourquoi il faut accélérer l'action", raconte l'un de ses conseillers. Autrement dit, M. Chirac veut peser encore sur l'élection présidentielle de 2007, en ayant réalisé quelques promesses. Il devrait donc expliquer dans le détail comment réformer la justice, le financement de la protection sociale, améliorer le fonctionnement démocratique de l'école et de l'enseignement supérieur, aborder les questions de mémoire collective, etc. Etre présent jusqu'au bout