Rabat, Maroc - Le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH, public), Ahmed Herzenni, s'est prononcé en faveur de l'abrogation de la peine de mort au Maroc et de l'abandon des peines privatives de liberté pour les délits de presse, rapporte lundi le journal local "Al-Maghribia" (La Marocaine). Les tribunaux marocains continuent à prononcer des condamnations à mort, mais cette peine n'a pas été appliquée depuis 1994.
"Nous sommes pour l'abrogation de la peine de mort. Toutes les expériences ont montré que cette peine n'a aucune valeur dissuasive, et que la criminalité ne recule pas dans les pays où elle est mise en application", a souligné M. Herzenni, cité par le quotidien.
Cependant, il a indiqué que certaines conditions devraient être remplies pour favoriser l'application de ces prises de position, estimant que le plus important est que l'opinion publique, les magistrats, les avocats et les oulémas en soient convaincus et non seulement le CCDH.
M. Herzenni s'est également prononcé en faveur de l'abrogation de toutes les peines privatives de liberté du Code de la presse.
Le Code de la presse au Maroc comporte des peines de prison pour "les atteintes" à la religion, à la monarchie et à l'intégrité territoriale du royaume alaouite.
Créé en 1990 par Hassan II, le CCDH a été chargé par le roi Mohammed VI de mettre en oeuvre les recommandations de la commission Instance équité et réconciliation (IER) concernant le règlement des dossiers des violations graves des droits de l'Homme, commises au Maroc entre 1956 et 1999.
Rabat - 12/05/2008