La peine de mort a suscité une grande polémique lors de la réunion, mercredi, de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme à la Chambre des représentants, en présence du ministre de la justice, Abdelouahed Radi.
Les avis étaient partagés entre les partisans de la peine de mort qui y voient un moyen dissuasif de la criminalité, notamment l'homicide volontaire, et ceux réclamant son abolition car elle touche un droit important des droits de l'homme qui est celui du droit à la vie.
Ainsi, le député Abou Zaïd Al Mokrii El Idrissi du Parti de la justice et du développement (PJD-opposition) a plaidé pour le maintien de la peine capitale. ''Son abolition serait, un faux message pour les criminels et pourrait contribuer à une recrudescence de la criminalité'', a-t-il martelé. Le député du PJD a tenu à rappeler qu'un certain nombre de pays ayant une longue expérience démocratique et en matière de droits de l'homme demeurent attachés à l'application de la peine de mort.
Pour sa part, Latifa Jbabdi du groupe socialiste (majorité) a estimé qu'il est temps d'abolir la peine de mort, estimant qu'elle n'est plus adaptée à l'évolution du concept de la sanction dans les sociétés humaines.
De son côté, Habib Choubani, du groupe du PJD, a relevé que la peine de mort est une "problématique complexe ayant des prolongements religieux et culturels", appelant à l'ouverture d'un grand débat afin de parvenir à une formule consensuelle en harmonie avec les spécificités de la société marocaine.
Le Maroc indécis
A signaler que le Maroc s`est abstenu, lors du vote par l`Assemblée générale de l`ONU d`une résolution instituant un moratoire sur l`exécution de la peine de mort.
"On ne peut pas improviser des positions du jour au lendemain sur ce genre de questions", avait déclaré le ministre de la Justice à l'époque.
Pour rappel, et selon des chiffres officiels, seules deux condamnations à mort ont été exécutées au Maroc depuis 1973, la dernière a eu lieu il y a 14 ans.