Un soldat pakistanais reconnu coupable du meurtre d'un supérieur a été pendu ce jeudi. Une première exécution en quatre ans dans ce pays, ont indiqué les autorités carcérales
Mohammad Hussein, condamné à la peine capitale par une cour martiale en février 2008 pour le meurtre d'un de ses supérieurs, à la suite d'un différend personnel, a été pendu à la prison de Mianwali après avoir épuisé tous ses recours légaux.
Il a été pendu après que sa demande de grâce ait été refusée par le chef de l'armée. Il a été exécuté en présence d'officiers militaires, a déclaré Farooq Nazeer, chef de l'autorité carcérale dans la province centrale du Pendjab.
Les militaires, pas logés à la même enseigne que les civils
Le président pakistanais Asif Ali Zardari, à la tête du pays depuis septembre 2008, a accordé à maintes reprises des sursis à des civils condamnés à la peine de mort.
Ce moratoire officieux ne s'applique toutefois pas aux décisions rendues par les tribunaux militaires, a indiqué M. Nazeer, précisant que la dernière exécution au Pakistan datait de novembre 2008.
La France a condamné jeudi cette exécution, dénonçant un recul dans l'évolution du Pakistan vers un plus grand respect des droits de l'Homme, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Philippe Lalliot.
Alors que plus de 7.000 détenus au Pakistan sont en attente d'exécution, la France appelle le gouvernement pakistanais à rétablir sans délai ce moratoire. La tenue d'un débat sur l'abolition de la peine de mort, châtiment cruel, inhumain et dégradant, est souhaitable, ajoute le Quai d'Orsay, qui rappelle l'opposition déterminée et constante de la France à la peine de mort.