PEINE CAPITALE - Si la nouvelle Constitution de 2011 consacre le "droit à la vie", la peine de mort continue pourtant d’être prononcée, bien qu’il existe un moratoire de fait sur les exécutions depuis 1993, au grand dam de la société civile.
À la veille de la journée mondiale contre la peine de mort organisée le 10 octobre, le réseau des parlementaires contre la peine de mort au Maroc, la Coalition marocaine contre la peine de mort et le réseau des avocates et avocats contre la peine de mort ont appelé, mercredi à Rabat, à l’abolition immédiate de la peine capitale.
Entre 1956 et 1993, 198 condamnés à mort ont été exécutés, selon la méthode légale d’exécution, c’est-à-dire fusillés. Le dernier est le tristement célèbre commissaire Tabit, exécuté en 1993.
Pour ce faire, parlementaires et militants des droits de l’Homme ont plaidé pour "une réforme profonde du système pénal national et l'adoption d'une politique basée sur une approche de tolérance, de réhabilitation, de réintégration et de réforme". Cela ne pourrait se faire sans une modification de l’avant-projet de Code pénal, présenté par le ministre de la Justice Mustapha Ramid en avril dernier. Un texte qui maintient la peine capitale.
Au lendemain de la publication du projet de réforme du code pénal marocain, Amnesty Maroc était monté au créneau pour dénoncer le maintien de la peine de mort. "Un signe inquiétant, en contradiction flagrante avec la nouvelle constitution."
En novembre 2014, le roi Mohammed VI avait adressé ce message lors du Forum mondial des droits de l'homme à Marrakech: "Nous nous félicitons du débat autour de la peine de mort, mené à l'initiative de la société civile et de nombreux parlementaires et juristes". Un signal perçu positivement par les abolitionnistes.