Un tribunal égyptien a condamné à mort lundi près de 700 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans. Mohammed Badie, est le guide suprême de cette confrérie vieille de 85 ans qui avait remporté toutes les élections depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011, avant d'être déclarée «terroriste» en décembre.
Ce verdict intervient un mois après un premier procès de masse expéditif similaire qui avait provoqué un tollé international.
Par ailleurs, un tribunal du Caire a interdit le même jour le Mouvement du 6-Avril, un groupe laïc de gauche fer de lance de la révolte populaire qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak début 2011.
Le même tribunal, dans la ville de Minya, dans le centre du pays, a par ailleurs commué en prison à vie 492 des 529 peines capitales qu'il avait prononcées il y a un mois pour d'autres partisans de la confrérie. Ces personnes sont accusées d'avoir participé à des manifestations violentes à Minya, le 14 août, le jour même où quelque 700 manifestants pro-Morsi tombaient sous les balles des policiers et soldats au Caire. Elles ont été jugées dans les plus grand procès de masse de l'Histoire récente, selon l'ONU qui s'en était ému fin mars.
L'ONU «préoccupé» par ces sentences
Lundi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon estime que ces condamnations à mort «ne semblent clairement pas respecter les règles de base d'un procès équitable». Selon son porte-parole Stéphane Dujarric, M. Ban, a-t-il dit, est «préoccupé» par ces sentences. «Des verdicts qui sont susceptibles de nuire à long terme aux perspectives de stabilité" en Egypte, a-t-il ajouté.
Pour les 37 condamnés à mort du procès des 500, conformément à la loi égyptienne, la peine de mort doit encore être validée par le mufti, représentant de l'islam auprès de l'Etat.