Une délégation de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM) est actuellement en visite au Liban. Elle s'est réunie notamment avec le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, et avec le député Ghassan Moukheiber pour discuter de l'abolition de la peine de mort.
L'ECPM compte organiser dans les mois à venir un séminaire au Liban pour commencer à sensibiliser la population, notamment les associations civiles, au dossier, afin que le débat sur la peine de mort soit entamé.
Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d'ECPM et secrétaire général de la Coalition mondiale contre la peine de mort, une ONG qui regroupe 108 organismes dont des associations civiles et des barreaux d'avocats, a mis l'accent sur le fait que l'abolition de la peine de mort implique avant tout un changement social.
Il a souligné que l'ECPM, qui a vu le jour il y a dix ans, travaille surtout sur l'Afrique, le Maroc où le débat est très important, l'Asie et les États-Unis. Nous travaillons aussi bien avec les associations civiles locales qu'avec les personnalités politiques, a-t-il dit.
L'ECPM a à son actif quatre congrès mondiaux, dont le dernier avait été organisé en février dernier à Genève. « C'est le message envoyé par le ministre libanais de la Justice lors de ce congrès qui nous a encouragé à venir au Liban », souligne M. Chenuil-Hazan, ajoutant que le Liban est un pays où le débat est possible et qualifiant de positive sa rencontre avec M. Najjar.
Interrogé sur les pays où l'ECPM est intervenue et où la peine de mort a été abolie, il a indiqué que cela a été possible au Togo, au Burundi et au Rwanda. Le Bénin devrait également abolir cette année la peine de mort.
Il a souligné également que les deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort. Il ne s'agit pas uniquement de pays européens, mais aussi d'États d'Amérique latine qui ont vécu sous les dictatures jusqu'aux années quatre-vingt-dix ou qui ont un passé sanglant, comme le Chili par exemple. En Asie, c'est le cas du Cambodge.
L'association intervient en outre sur des cas ponctuels et précis aux États-Unis, a noté M. Chenuil-Hazan, soulignant en conclusion l'importance d'éloigner le caractère passionnel du débat sur la peine de mort.
Pat.K.