Le CNDH appelle à un dialogue serein sur l’abolition de la peine de mort, Mohamed Sebbar s’exprimait lors d’une rencontre organisée par le CNDH sur «l’abolition de la peine de mort, le présent et l’avenir».
Le secrétaire général du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Mohamed Sebbar a indiqué, vendredi à Rabat, que le Conseil est «parfaitement conscient que la question de l'abolition de la peine de mort est l'objet de débats et de positions contradictoires au sein de la société, particulièrement au regard de certains crimes abominables et leur impact sur les proches de victimes», appelant à un dialogue serein, sérieux et rationnel autour de cette question.
Mohamed Sebbar, qui s'exprimait lors d'une rencontre organisée par le CNDH sur «L'abolition de la peine de mort, le présent et l'avenir», a insisté sur sa position appelant à l'adhésion du Maroc au deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort et à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies appelant à un moratoire sur le recours à la peine de mort, dans la perspective de sa suppression.
Il a ajouté que le Conseil a noté l'importance de l'initiative de création du réseau des parlementaires opposés à la peine de mort, comme il a enregistré avec satisfaction la mise en place par la Chambre des représentants d'une commission pour visiter la prison d'Oukacha, ainsi que la visite par des députés du couloir de la mort à la prison centrale de Kénitra, considérant qu'il s'agit de pas encourageants en vue de continuer à traiter de la peine de mort sous ses différents aspects et selon diverses approches.
De son côté, Ali Ammar, du réseau des avocats opposés à la peine de mort, a indiqué que la réalité «nous impose de continuer» le processus lancé avec l'article 20 de la nouvelle constitution et ce à travers un engagement politique, au niveau des droits de l'Homme et juridique vis-à-vis de l'universalité des droits de l'homme et des grands principes de la justice pénale et à travers l'ouverture d'un débat autour des peines alternatives.
Pour sa part, Abdelilah Ben Abdesslam, de la Coalition marocaine contre la peine de mort, s'est élevé contre «la persistance du gouvernement à s'opposer aux efforts visant l'abolition de la peine de mort» déployés par les composantes de la société civile, les ONG des droits de l'Homme, les associations, les syndicats, réaffirmant que la coalition «continuera sa lutte avec tous ceux qui défendent le droit à la vie pour un Maroc sans peine de mort».
Les participants à cette rencontre, organisée en partenariat avec le réseau des avocats opposés à la peine de mort, ont débattu de thèmes intitulés notamment «le parcours de la peine de mort dans le droit marocain», «La peine de mort : peine ou vengeance ? pour de nouvelles solutions», et «Situation des condamnés à mort».