Sur initiative de l'ONG française «Ensemble contre la peine de mort» (EPCM), la capitale française abritera du 1er au 3 février 2007, le troisième congrès mondial contre la peine de mort.
Parrainé par la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la république française Jacques Chirac, cette manifestation constitue, au vu de Michel Taube, porte-parole de l'association organisatrice, «un rendez vous de la communauté des abolitionnistes du monde entier» et va réunir des centaines d¹intervenants et de congressistes du monde entier, en plus du large public.
Cette rencontre se tient après 30 années de la réhabilitation de la peine capitale aux USA et 10 années suite à l'adoption de la première condamnation d¹une peine de mort par la commission des droits de l'Homme de l'ONU. Elle succède aux deux précédentes tenues successivement à Strasbourg en 2001 et à Montréal en 2005.
«Ce congrès va permettre l'unification des abolitionnistes de par le monde et la mobilisation pour l'abolition de la peine de mort», a noté Michel Taube lors d'une conférence de presse tenue mardi matin au siège du CCDH, en présence de membres de la Coalition mondiale contre la peine de mort, CCDH et de la FIDH, en plus de délégations du PPS, USFP et FFD conduites par leurs secrétaires généraux, trois partis ayant exprimé leur soutien total à l¹abolition de la peine de mort.
«Le Maroc reste le premier pays qualifié pour abolir la peine de mort dans le monde arabe, étant donné la volonté exprimée de la part des responsables, la dynamique de La société civile et aussi le moratoire de fait en vigueur depuis de nombreuses années», a-t-il ajouté.
De son côté, le président du CCDH, Driss Benzekri, a réitéré l'adhésion de son instance à la lutte universelle pour l'abolition de la peine de mort, et a mis en avant les efforts poursuivis entre son institution et le gouvernement marocain, et notamment le ministère de la Justice, en vue de réformer le Code pénal, conformément aux recommandations formulées par l'IER.
Quant à Youssef Madad, membre du comité de pilotage au sein de la Coalition mondiale, il a lancé un appel à SM le roi et à la société marocaine afin d'oeuvrer pour l'abolition de la peine de mort, précisant que le congrès de Paris sera une occasion pour «créer un réseau regroupant les abolitionnistes au niveau de la région arabe, afin d'unifier les efforts, sensibiliser l'opinion publique et inciter les pays de rejoindre la liste de pays abolitionnistes»
Au cours de cette conférence de presse, les efforts déployés par la Coalition marocaine contre la peine de mort, ont été abordés. C'était l'occasion pour appeler le gouvernement marocain à concrétiser ses engagements en matière de ratification de traités et conventions internationaux en matière des droits de l'Homme, et notamment ceux relatifs à l'abolition de la peine de mort, et aussi au niveau de la réforme du système pénal national, afin de le conformer aux dispositions de liberté, justice et droits de l¹Homme. La situation «dramatique» des détenus condamnés à mort a été aussi soulevée.
Baptisé «Paris 2007», le troisième congrès mondial contre la peine de mort sera marqué par la présence de participants de 64 pays qui, durant trois jours, se réuniront autour de grands débats, tables rondes, focus et ateliers sur l¹état des lieux, perspectives d¹abolition et stratégies de lutte contre cette peine «cruelle et inhumaine».
Mustapha Znaidi