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Derniers chiffres officiels

113 condamnés à mort attendent leur exécution dans les "couloirs de la mort" au Maroc (2014)
En 2012, 6 peines de mort ont été prononcées au Maroc et 10 en 2013.

Une situation en totale contradiction avec :

  • - les engagements pris par le Maroc avec les instances de droits de l'Homme,
  • - les recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER)
  • - la nouvelle constitution qui se réfère au droit à la vie et au droit international.

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Nouvelle constitution marocaine

EXTRAITS

Article 20 : “ Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droi t”.

Article 22 : “ Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. (...) ”

Abolition !

Le Maroc sera-t-il le second pays arabe (après Djibouti) à abolir la peine de mort? Le royaume pratique depuis 1993 (date de la dernière exécution) un moratoire de fait.
Le débat
est lancé. Juristes, syndicats et partis politiques sont interpellés. Les associations plus que jamais mobilisées.
Le Maroc renforcera-t-il encore son image de pays soucieux des droits de l'homme en abolissant définitivement la peine de mort ?
liste des articles -

ACTU

L'Afrique en marche vers l'abolition. Le Burundi et le Togo abolissent. Le Kenya commue toutes les condamnations à mort (4000). Le Gabon a définitivement aboli la peine de mort (loi votée en février 2011), suivi du Bénin (en août 2011).

Ailleurs : Les élus du Sénat et de la Chambre des représentants du Maryland (Est des Etats-Unis) devraient voter dans les prochains jours une proposition de loi visant à abolir la peine de mort(fév/mars 2013) 

En Tunisie, bien qu'ayant signé le 20 décembre 2012, avec 109 autres Etats, le moratoire des Nations Unies sur l'application de la peine de mort, la Tunisie continue à condamner à mort. En février 2013, le 12 fév 2013, la chambre criminel de la cour d'appel de Sousse condamnait le tueur en série Kamel Lahouel.

En Algérie, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDDH) reçoit en nov. 2011 le feu vert de la présidence de la République pour entamer un programme national devant aboutir à l'abolition de la peine de mort dans la législation algérienne. Mais pourquoi cette proposition de référendum ?
Au Maroc, le mouvement du 20 février demande l'application des recommandations de l'IER dont l'abolition de la peine de mort. Un Collectif d'ONG appelait en mai 2011 le gouvernement à adopter l'abolition de la peine de mort et à l'inscrire dans la constitution. La Coalition mondiale contre la peine de mort a tenu son assemblée générale du 24 au 26 juin 2011 à Rabat.Le texte intégral de la réforme de la constitution proposée.
Art. 20 : "Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit".
 

- Le Réseau des parlementaires abolitionnistes ont annoncé officiellement, le 4/04/13 lors d'une rencontre avec Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, leur participation au 5ème Congrès mondial contre la peine de mort  organisé par ECPM à Madrid du 12 au 15 juin 2013.  

Mai 2014 : Les détenus franco-marocains emprisonnés au Maroc ne sont plus transférés en France en raison de la suspension des accords de coopération judiciaires entre les deux pays. Ils envisagent de recourir à la grève de la faim pour être entendus. Parmi eux, plusieurs se disent victimes de tortures. Le Maroc semble craindre pleuvoir les plaintes pour torture, après l'affaire des plaintes contre le chef de la DGST Abdellatif Hammouchi

- La peine de mort en 2012 : la carte du monde

20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 14:47

Reza Hejazi, reconnu coupable d’un meurtre qu’il avait commis à l’âge de 15 ans en 2003, a été pendu hier à la prison d’Ispahan. C’est la seconde pendaison de ce genre cette année : Mohammad Hassan-zadeh âgé de 17 ans, condamné pour le meurtre d’un enfant de dix ans en 2006, a été pendu le 2 juin dans la prison de Sanandaj.

En ce moment, au moins 77 mineurs attendent dans le couloir de la mort. Sous pression internationale, généralement le régime attend le 18e anniversaire des condamnés avant de les exécuter : 4 d’entre eux seront prochainement pendus.

Les trois premiers sont tous détenus à la prison Rajaï de la ville de Karaj. Le premier est Vahid Moussavi, aujourd’hui âgé de 25 ans. Il a tué un homme à l’âge de 17 ans. Le second est Benyamin Rassouli, aujourd’hui âgé de 21 ans, il a tué à l’âge de 16 ans. Et le troisième est Reza Hajizadeh, aujourd’hui âgé de 18 ans, qui a tué accidentellement -alors qu’il avait 13 ans- un camarade de jeu.

Selon la charia en vigueur en Iran depuis 1979, un meurtrier peut acheter le pardon de la famille de sa victime : c’est ce que l’on appelle le prix du sang. Vahid Moussavi, Benyamin Rassouli et Reza Hajizadeh n’ont pas obtenu le pardon de la famille de leur victime et de ce fait selon la charia, ils doivent périr.

Le dernier des 4 est un certain Amir Karim, aujourd’hui âgé de 21, reconnu coupable d’un meurtre commis à l’âge de 17 ans au cours d’une bagarre entre copains. On affirme que son verdict a été confirmé en appel, mais nécessiterait encore l’accord de la Cour suprême. [1]



[
1] Amir Karim | En 2007, son nom ne figurait pas sur la liste des condamnés mineurs et son cas est actuellement sur-médiatisé par le régime. Le cas d’Amir, désormais connu en Occident, est devenu un outil médiatique du régime des mollahs pour la promotion de ses soi-disant dissidents, ses alibis démocratiques.

Ce cas rappelle celui de Delara Darabi.
Dans le cas d’Amir, certains acteurs ou chanteurs proches des mollahs font également semblant de vouloir le sauver. Etrangement, ils ne s’intéressent qu’à Amir, le condamné médiatique (défendu en France par Rama Yade) ! Ces acteurs ne cite jamais aucun autre des 77 condamnés mineurs

© WWW.IRAN-RESIST.ORG 

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 00:58
Affaire Hissène Habré - Tchad / Sénégal

Suite à l’annonce par les médias de la condamnation à mort par contumace de l’ex-président tchadien Hissène Habré ainsi que de onze chefs de la rebellion armée tchadienne par une Cour criminelle de N’Djaména pour « atteinte à l’ordre constitutionnel et à l’intégrité et à la sécurité du territoire », le Comité de Pilotage du Comité International pour le Jugement Equitable de Hissène Habré tient à apporter les précisions suivantes :

1. Cette condamnation vise des accusations relatives a l’implication de Hissène Habré aux côtés des mouvements rebelles qui ont attaqué N’Djaména en février 2008. Il ne s’agit donc pas des mêmes faits ni des mêmes chefs d’accusation pour lesquels Hissène Habré est poursuivi au Sénégal : à savoir des crimes contre l’humanité, actes de torture et autres atrocités commis durant son règne au Tchad (1982-1990). Par conséquent, cette condamnation ne saurait avoir une quelconque incidence sur les obligations du Sénégal de poursuivre Hissène Habré conformément à ses engagements internationaux et au mandat de l’Union africaine.

2. Nous voulons un jugement EQUITABLE pour Hissène Habré et nous considérons que la peine de mort est cruelle et inhumaine. La condamnation de Hissène Habré, à l’issue d’un procès dans lequel il n’a pas été présent ni représenté par un avocat ne respecte pas les normes d’un procès équitable dont le droit à la défense. Sa condamnation à mort est donc d’autant plus injuste qu’inacceptable.

3. Nous nous opposerons fermement à toute tentative d’extradition de Hissène Habré vers le Tchad.

4. Nous appelons le Sénégal à ouvrir rapidement l’instruction sur les accusations de crimes contre l’humanité portées contre Hissène Habré pour que ses victimes, qui ont attendu dix-huit ans, trouvent enfin justice.


Le Comité de Pilotage du Comité International pour le Jugement Equitable de Hissène Habré :

  • Me. Jacqueline Moudeina (Présidente de l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme– ATPDH)
  • Me. Reed Brody (Conseiller juridique et Porte-parole à Human Rights Watch)
  • M. Souleymane Guengueng (Président fondateur de l’Association des Victimes des Crimes et Répressions Politiques au Tchad- AVCRP)
  • M. Alioune Tine (Président de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme- RADDHO)
  • M. Dobian Assingar (Président d’honneur de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme - LTDH, pour la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme - FIDH).
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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 14:33
Fait rare en Afrique, les défenseurs des droits de l'Homme sont puissants, actifs et reconnus au Maroc, qui, après des "années de plomb" sous le règne de Hassan II, a enregistré de très nets progrès n'excluant pas les mises en garde "contre un retour en arrière".

Le royaume ne compte pas moins de quatre organisations de défense des droits de l'Homme indépendantes et actives, un Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH, public), plus un vaste tissu associatif qui se bat pour les droits des femmes, le droit à l'éducation, au travail, à la santé.

"C'est vrai qu'au Maroc, le débat sur les droits de l'Homme est plus vif et plus ancien qu'ailleurs" explique à l'AFP Ahmed Herzenni, président du CCDH, qui a lui-même passé douze ans de sa vie en prison, de 1972 à 1984, pour appartenance à un parti d'extrême-gauche.

"Cela tient au fait que le Maroc se distingue d'autres pays du même type, car il a toujours connu une vie politique plus intense", ajoute-t-il.

Le mouvement marocain des droits de l'Homme est issu des partis de gauche et d'extrême-gauche victimes dans les années 1970 et 80 d'une répression acharnée des forces de sécurité du roi Hassan II, qui, après ces "années de plomb", a lui-même décidé de créer le CCDH pour redorer le blason de son régime.

Ayant pour objectif d'inculquer une culture des droits de l'Homme dans l'ensemble de la société marocaine, le CCDH a également été chargé de veiller à l'application des recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER), une "commission vérité" mise en place par le roi Mohammed VI en 2003 pour faire la lumière sur les atteintes graves aux droits de l'Homme des années 1960-1999.

Si quelque 12.000 personnes victimes de la répression ont été indemnisées par l'Etat marocain, ses détracteurs reprochent à l'IER de ne pas avoir désigné les responsables de cette répression qui n'ont jamais été poursuivis.

"Il valait mieux obtenir un changement de style de gouvernement que de poursuivre des individus", affirme M. Herzenni.

C'est selon lui chose faite: "le Maroc a évolué de manière considérable, Il faut rester vigilants, mais pour l'essentiel on ne peut plus craindre de violations systématiques et massives des droits de l'Homme".

Khadija Ryadi, présidente de la plus ancienne des organisations, l'Association marocaine des droits humains (AMDH), créée en 1979, veut bien admettre qu'il y a eu "des avancées dans le respect des droits de l'Homme". Mais, ajoute-t-elle aussitôt: "un retour en arrière est possible, car il n'y a pas de garantie constitutionnelle".

Elle juge "impérative" une réforme de la Constitution garantissant la séparation des pouvoirs, le roi concentrant "toutes les prérogatives entres ses mains". "Il n'y a pas d'Etat de droit au Maroc", affirme Khadija Ryadi.

"la lutte contre le terrorisme" islamique, donne lieu à "un retour de violations graves des droits de l'Homme, au recours très net à la torture, aux séquestrations".

"Il y une impunité totale", affirme Mme Ryadi, "car les responsables de la répression des années 70 sont toujours là".

Pour elle "le baromètre", c'est "l'affaire Ben Barka", du nom de l'opposant marocain Medhi Ben Barka, enlevé en plein coeur de Paris en 1965 et dont on n'a jamais retrouvé le corps.

Cinq mandats d'arrêts internationaux visant des Marocains ont été délivrés en 2007 par un juge français, mais affirme Khadija Ryadi, "l'Etat marocain, impliqué à fond, bloque, car il n'y a pas de volonté politique d'avancer".

afp

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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 00:48

 

Le tribunal de première instance de Marrakech a confirmé, hier, les sentences prononcées à l’encontre des sept étudiants détenus à la prison de Boulemharez.
Younes Salmi, Hafid Hafidi, Nacer Hssaïn, Mansour Aghrid, Mohamed Idrissi, Hicham Idrissi et Rédouan Zoubairi ont été condamnés à une année de prison ferme en plus d’une amende de 1500 dirhams chacun.

L’arrestation des personnes précitées est survenue suite à des incidents qui ont secoué la cité universitaire en mai dernier après une intoxication alimentaire des étudiants qui a provoqué leur colère, dégénérant en confrontation directe avec les forces de l’ordre de la ville ocre.

Dans une manifestation organisée à l’occasion, les étudiants contestataires ont demandé une hausse du montant de la bourse d’étude ne dépassant pas actuellement les 800 dirhams par trimestre. D’un autre côté, ils ont revendiqué l’accès au transport pour leurs camarades de Zagora, Tata et Agdez, etc.
Finalement, et après une violente confrontation avec les forces de l’ordre, la manifestation s’est soldée par l’arrestation de plusieurs étudiants dont 19 ont été présentés à la justice.
A Bouarfa, au moment où nous mettions sous presse, nous apprenons que des membres de l’AMDH (Association marocaine des droits humains) et de l’Association nationale des diplômés chômeurs ont organisé une caravane de soutien à trois de leurs camarades détenus dans la prison de Bouarfa, qui continuent leur grève de la faim depuis 21 jours.

Deux des grévistes ont été condamnés à 5 mois de prison ferme. Il s’agit du président de la section de Béni Mathar et d’un acteur associatif appartenant à la section de Jérada. Pour sa part, le président de l’Association - section de Jérada- a écopé d’une peine de sept mois, suite à des manifestations observées à Bouarfa et Jérada. Ces peines ont été confirmées par la Cour d’appel.
Cela dit, hier à 10 heures du matin, la caravane, composée d’une soixantaine de personnes venues de plusieurs villes du Royaume, s’est arrêtée pour un sit-in à Tendrara avant de poursuivre son chemin vers la ville de Bouarfa où s’est tenue une deuxième manifestation.
Un troisième sit-in devrait être observé à partir de 17 heures de la même journée.

Mohamed chibani
(Liberation (Ma)  13/08/2008)

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 22:38

Ahmed Herzenni

"Nous sommes pour l'abrogation de la peine de mort. Toutes les expériences ont montré que cette peine n'a aucune valeur dissuasive, et que la criminalité ne recule pas dans les pays où elle est mise en application".

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 10:43

Rabat, Maroc - Le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH, public), Ahmed Herzenni, s'est prononcé en faveur de l'abrogation de la peine de mort au Maroc et de l'abandon des peines privatives de liberté pour les délits de presse, rapporte lundi le journal local "Al-Maghribia" (La Marocaine). Les tribunaux marocains continuent à prononcer des condamnations à mort, mais cette peine n'a pas été appliquée depuis 1994.

"Nous sommes pour l'abrogation de la peine de mort. Toutes les expériences ont montré que cette peine n'a aucune valeur dissuasive, et que la criminalité ne recule pas dans les pays où elle est mise en application", a souligné M. Herzenni, cité par le quotidien.

Cependant, il a indiqué que certaines conditions devraient être remplies pour favoriser l'application de ces prises de position, estimant que le plus important est que l'opinion publique, les magistrats, les avocats et les oulémas en soient convaincus et non seulement le CCDH.

M. Herzenni s'est également prononcé en faveur de l'abrogation de toutes les peines privatives de liberté du Code de la presse.

Le Code de la presse au Maroc comporte des peines de prison pour "les atteintes" à la religion, à la monarchie et à l'intégrité territoriale du royaume alaouite.

Créé en 1990 par Hassan II, le CCDH a été chargé par le roi Mohammed VI de mettre en oeuvre les recommandations de la commission Instance équité et réconciliation (IER) concernant le règlement des dossiers des violations graves des droits de l'Homme, commises au Maroc entre 1956 et 1999.
 
Rabat - 12/05/2008

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 00:28

Dix jours après la spectaculaire évasion de la prison centrale de Kénitra de neuf détenus islamistes - dont un condamné à mort et quatre à perpétuité - les autorités marocaines se refusent toujours à fournir une explication officielle. «La nature des complicités dont ont bénéficié les évadés islamistes à l’intérieur des prisons est problématique, explique une source proche de l’administration pénitentiaire. La corruption ne peut pas tout expliquer, on a aussi pu fermer les yeux par complaisance, ce qui serait beaucoup plus grave.»

Four à pain. Reconstitué en grande partie par la presse, le scénario de l’évasion suscite de nombreuses interrogations. Logés dans deux cellules mitoyennes, les détenus, (parmi eux un maçon de 35 ans), avaient alors profité en novembre de la mise en place d’un lavabo, réclamé «pour pouvoir effectuer leurs ablations quotidiennes», pour relier leurs cellules en perforant un trou de 50 cm dans le mur mitoyen, rapporte le journal TelQuel, hebdomadaire marocain indépendant. Deux à trois mois plus tard, les «travaux» de construction du tunnel libérateur, auraient alors débuté.

Creusé sous les toilettes d’une des cellules, à trois mètres de profondeur, le tunnel longeait sur une vingtaine de mètres le tracé d’une canalisation d’eaux usées franchissant le mur d’enceinte de la prison et menant sous le jardin du directeur, par lesquels les évadés ont pris la fuite lundi 7 avril à 5 h 30 du matin. «Petites cuillères, casseroles et barre de fer» , rapporte unanimement la presse, ont permis aux détenus pour la plupart âgés entre 25 et 35 ans de déblayer le tunnel. Les mottes de terre dégagées étaient entassées dans une quarantaine de sacs de farine, «provenant du four à pain de la prison», qui auraient été retrouvés dissimulés dans les deux cellules exiguës.

L’absence évidente de fouille minutieuse et régulière des cellules des détenus a relancé, au Maroc, le débat sur les conditions de détention du millier de prisonniers islamistes répartis dans sept prisons à travers le royaume. Incarcérés en masse après les attentats de Casablanca en mai 2003, les détenus salafistes ont fini par progressivement s’organiser.

Quartiers réservés. En mai 2005, une première grève de la faim de quarante-huit jours avait conduit les autorités pénitentiaires à desserrer l’étau dans lequel ces prisonniers étaient jusque-là maintenus. Visites conjugales, téléphones portables, cellules de deux à trois prisonniers contre une vingtaine en moyenne, les islamistes, isolés dans des quartiers réservés, ont ainsi vu leurs traitements sensiblement s’améliorer par rapport aux détenus de droit commun. «Leur nombre fait qu’ils peuvent faire pression sur l’administration sans compter que, le plus souvent, les gardiens sympathisent avec ces détenus qui font leur prière», note Abderahim Mourtadade, président de l’Association des familles des détenus islamistes. «Et puis, les gardiens sont débordés. A Ain Borja, à Casablanca, on compte sept gardiens pour 200 prisonniers islamistes qui finalement s’autogèrent».

Prisons vétustes et surpeuplées, gardiens sous-payés, le système pénitentiaire marocain est au bord de l’implosion. Les 60 000 détenus que renferment les 59 prisons partagent un lit à trois dans des cellules où l’on compte à peine 1,5 mètre carré par détenu. Conscients des enjeux, les pouvoirs publics ont lancé la construction de 4 nouveaux établissements pénitentiaires en 2005 quand pourtant 20 centres supplémentaires seraient nécessaires, expliquait cet automne le ministre de la Justice, plaidant pour une rallonge budgétaire. Alourdies par une justice prompte à appliquer de lourdes peines, les prisons débordées et corrompues ont laissé s’échapper en 2006 une vingtaine de prisonniers, 12 d’entre eux avaient été rattrapés.

Lundi, les 9 islamistes dont 2 membres d’une cellule terroriste responsable en 2002 et 2003 de meurtres et d’enlèvement particulièrement violents étaient toujours en fuite. Dans un message accroché au mur de la cellule, les évadés, qui s’excusaient «pour le dérangement», précisaient ne vouloir faire du mal à qui que ce soit «si personne ne [leur] fait du mal».

Nadia Hachimi Alaoui, 18 avilr 2008, Libération, France

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 03:32

undefinedBlog en grève
solidaire avec Fouad Mourtada

Depuis le mardi 05 février 2008, Fouad Mourtada est incarcéré au Maroc pour avoir créé par pure plaisanterie et sans intention de nuire, l’espace de quelques jours, un profil au nom du prince Moulay Rachid du Maroc sur le site Facebook.com
Il a en outre été torturé.

HelpFouad.jpgSoutenez Fouad 
et signez la pétition :
http://www.helpfouad.com

Fouad a rapporté les faits suivants : 

"J'ai été appréhendé au matin du mardi par deux individus qui m'ont embarqué dans un véhicule puis m'ont placé un bandeau noir sur les yeux. Après à peu près un quart d'heure on m'a à nouveau fait changer de véhicule, puis emmené dans un bâtiment pour y subir un interrogatoire. Là, j'ai été persécuté, roué de coup, de gifles, crachats et insultes. On m'a aussi frappé pendant des heures avec un appareil sur la tête et sur les jambes. Ce calvaire a duré tellement longtemps que j'ai perdu connaissance plusieurs fois et aussi perdu la notion du temps ".

Mobilisation mondiale le samedi 1er mars
Tous les lieux de rassemblement

Au Maroc : samedi 1er MARS 2008 à 14 heures (Heure locale)
Devant l’entrée principale de l’Ecole Mohammadia d'Ingénieurs
Avenue Ibnsina - Agdal, Rabat
(Manifestation organisée par l’AMDH )
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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 12:38

Les organisations marocaines des Droits de l'Homme demandent depuis longtemps l'abolition de la peine de mort, que beaucoup considèrent comme une confiscation de l'un des Droits de l'Homme fondamentaux. Toutefois, ce sujet très controversé est loin de faire l'unanimité.

La Coalition Marocaine contre la Peine de Mort est encouragée par le vote intervenu le 18 décembre à l'Assemblée Générale des Nations-Unies, où 105 Etats membres se sont déclarés favorables à une résolution demandant l'abolition de la peine de mort dans tous les pays. Toutefois, cette coalition a fait part de sa déception au vu de "la nouvelle abstention du Maroc lors du vote sur cette question" et exprimé son espoir de voir le pays corriger son erreur et voter en faveur de cette résolution.

Selon cette organisation, une telle abstention est contraire aux obligations internationales du Maroc, en particulier celles que le pays assument du fait de son appartenance au Conseil des Droits de l'Homme. Elle est également contraire au rapport final de la Commission Justice et Réconciliation, approuvé par le Roi Mohammed VI.

Abdelilah Benabdeslam, le coordinateur de la coalition, a déclaré à Magharebia que le Maroc semblait être dans un état de contradiction. Il a expliqué que bien que le pays ait suspendu l'application de la peine de mort en 1993, de nombreuses condamnations à mort continuent d'être prononcées par les tribunaux et que le pays n'a pas encore ratifié la résolution des Nations-Unies.

De leur côté, les partisans de la peine de mort font valoir que la criminalité augmenterait si cette dissuasion était supprimée.

Un compromis entre abolition et peine capitale sans restriction a été proposé par Mustafa al Ramid, avocat et membre du secrétariat général du Parti pour la Justice et le Développement. M. Al Ramid a déclaré à Magharebia: "Nous ne sommes ni favorables à l'abolition complète de la peine de mort, ni au maintien du statut actuel, parce qu'il est terrifiant et horrifiant et n'apporte pas de garanties suffisantes aux accusés. Nous privilégions plutôt un nouvel examen des crimes passibles de la peine capitale… et sa limitation aux seuls crimes dangereux."

Les crimes politiques ne doivent pas être passibles de la peine de mort, a-t-il ajouté.

M. Al Ramid demande également l'activation d'un mécanisme de grâce par les familles des victimes pour épargner cette peine aux auteurs des crimes. De plus, il est d'avis que cette peine ne devrait pas être appliquée en-dehors d'un délai raisonnable (par exemple, dix ans), afin d'éviter les erreurs susceptibles d'être commises par les tribunaux.

Deux semaines avant le vote en session de l'Assemblée Générale des Nations-Unies le 18 décembre, le Ministre de la Justice Abdelwahed Radi avait déclaré au parlement que le Maroc ne se prononcerait pas en faveur d'une résolution des Nations-Unies sur l'abolition de la peine de mort. "La controverse est vive entre les partisans de l'abolition de la peine de mort et les partisans de son maintien. Nous nous abstiendrons de voter l'abolition de cette peine parce que nous n'avons pas encore résolu le problème", avait-il affirmé.

Il avait par la suite ajouté que "le Maroc souhaite ardemment ne pas voir ses tribunaux appliquer cette peine, qui ne nous paraît plus acceptable."

Seules deux des 133 personnes condamnées à mort depuis 1973 ont été exécutées, a ajouté M. Radi. La dernière exécution remonte à quatorze ans.

Naoufel Cherkaoui

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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 21:50

La peine de mort a suscité une grande polémique lors de la réunion, mercredi, de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme à la Chambre des représentants, en présence du ministre de la justice, Abdelouahed Radi.

Les avis étaient partagés entre les partisans de la peine de mort qui y voient un moyen dissuasif de la criminalité, notamment l'homicide volontaire, et ceux réclamant son abolition car elle touche un droit important des droits de l'homme qui est celui du droit à la vie.

Ainsi, le député Abou Zaïd Al Mokrii El Idrissi du Parti de la justice et du développement (PJD-opposition) a plaidé pour le maintien de la peine capitale. ''Son abolition serait, un faux message pour les criminels et pourrait contribuer à une recrudescence de la criminalité'', a-t-il martelé. Le député du PJD a tenu à rappeler qu'un certain nombre de pays ayant une longue expérience démocratique et en matière de droits de l'homme demeurent attachés à l'application de la peine de mort.

Pour sa part, Latifa Jbabdi du groupe socialiste (majorité) a estimé qu'il est temps d'abolir la peine de mort, estimant qu'elle n'est plus adaptée à l'évolution du concept de la sanction dans les sociétés humaines.

De son côté, Habib Choubani, du groupe du PJD, a relevé que la peine de mort est une "problématique complexe ayant des prolongements religieux et culturels", appelant à l'ouverture d'un grand débat afin de parvenir à une formule consensuelle en harmonie avec les spécificités de la société marocaine.

Le Maroc indécis

A signaler que le Maroc s`est abstenu, lors du vote par l`Assemblée générale de l`ONU d`une résolution instituant un moratoire sur l`exécution de la peine de mort.

"On ne peut pas improviser des positions du jour au lendemain sur ce genre de questions", avait déclaré le ministre de la Justice à l'époque.

Pour rappel, et selon des chiffres officiels, seules deux condamnations à mort ont été exécutées au Maroc depuis 1973, la dernière a eu lieu il y a 14 ans.

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Derniers Articles

CoalitionsMaghreb

LE MAROC
Née le 10 octobre 2003, la Coalition Nationale pour l'Abolition de la Peine de mort au Maroc (CNAPM) rassemble aujourd'hui 7 ONG :

L'Observatoire Marocain des Prisons / L' AMDH / Le Forum marocain pour la Vérité et la Justice / L'OMDH / Le Centre pour les Droits des Gens (CDG) / L'association des barreaux d'avocats au Maroc / Amnesty International section marocaine.
LA TUNISIE
a également sa Coalition nationale contre la peine de mort, fondée à Tunis le 14 juin 2007 par 7 ONG de défense des droits de l'Homme et une centaine de personnalités des arts, du spectacle et des lettres.
article

 

 

 

 

 

L'ALGERIE
Le 10 octobre 2009, la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme) crée l'Alliance algérienne contre la peine de mort. Un premier pas vers l'abolition !

 

 _________________________

 

 

Algérie, Tunisie, Maroc.
Qui abolira en premier ?

* L'Algérie est le seul pays arabe à avoir voté pour la résolution en faveur d'un moratoire sur la peine de mort adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 2007

* La Tunisie. Le président Ben Ali s'était engagé à ne jamais signer l'exécution d'un condamné à mort (interview du Figaro Magazine, nov. 2007). Le gouvernement de transition a annoncé qu'il allait signer le 2ème protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort .

* Le Maroc Le mouvement du 20 février demande l'application des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation comprenant l'abolition de la peine de mort. Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) mis en place par le roi en mars 2011 devrait agir en ce sens.  

 

________

 

Etat des lieux de la peine de mort au Maroc (vidéo)  http://www.dailymotion.com/video/xl8sln_mustapha-znaidi-au-rassemblement-de-soutien-a-troy-davis-a-paris-21-09-2011_news 

 

TORTURE / Sur les 141 pays au monde accusés par Amnesty International de pratiquer la torture, le Maroc figure parmi les cinq États où la pratique de la torture est la plus systématique.

Hchouma !

 
Top 5 des pays exécuteurs : Chine (2400 exécutions!), Iran, Irak, Arabie saoudite, États-Unis  (2013). 
La Chine, l’Iran et les États-Unis ont constamment figuré sur la liste des 5 pays ayant exécuté le plus grand nombre de prisonniers depuis les six dernières années. La Chine est responsable, et de loin, du plus grand nombre d’exécutions.